Le vendredi 04 février de 8h à 17h, les élèves de terminales Bachibac ont eu la chance de pouvoir participer à l’atelier théâtre proposé par la Compagnie Peu Importe.
Apres avoir travaillé, analysé, décortiqué en amont une des œuvres au programme, la pièce « Pic-Nic » de Fernando Arrabal avec moi-même, leur enseignante en littérature espagnole, ils ont , lors de cette journée pu appréhender la dimension théâtrale et de l’œuvre .
La matinée démarre avec un petit debriefing sur le sens de l’œuvre, les messages que l’auteur a voulu faire passer dans cette petite pièce comique qui est un condensé de réflexions politiques et philosophiques : antimilitarisme, ingénuité de l’être humain, cruauté de la réalité. Le décalage entre le style et le message sera la base du travail de la journée.
La mise en mouvement des élèves se fait petit à petit. Un premier travail est proposé sur la transmission des émotions par l’acteur. Tamara, notre intervenante, insiste sur l’aspect clownesque, faisant sortir les élèves de leur zone de confort qui peu à peu, se désinhibent et s’expriment.
Le clown s’amuse, quelle que soit la situation qu’il vit, et il sera l’outil formidable pour transmettre, à travers l’exagération et le grotesque, des messages profonds et parfois douloureux. Les élèves commencent à le comprendre.
Tamara leur propose ensuite de créer leur propre scénette. A eux de délivrer un message, en amusant leur public. Ils doivent suivre la consigne de la distorsion de la réalité : emmener le public sur un terrain connu pour le surprendre en insérant un élément incongru qui sera le porteur du message. La tâche n’est pas aisée, ils doivent être auteurs subtils, acteurs et metteurs en scène.
Tamara suggère quelques pistes présentes dans l’œuvre d’Arrabal :
-obéir aveuglement jusqu’à l’absurdité
-considérer son double, son prochain, son autre soi-même comme un ennemi
-transmettre des valeurs obsolètes et inadaptées à la société actuelle dans un désir de traditionalisme
Les élèves s’emparent des thèmes et après une bonne heure de préparation, présentent un travail remarquable : du dialogue (en espagnol bien sûr), de la mise en scène, des gags, et un message sous-jacent. La fierté commence à pointer son nez, je sens l’émulation entre eux, ils se révèlent, s’encouragent et s’admirent.
Apres une pause déjeuner bien méritée et agrémentée de quelques morceaux de guitare qu’un des élèves a eu la bonne idée d’emmener, nous entrons pleinement dans le texte d’Arrabal.
Cette fois, il faut respecter le texte. 2 groupes se forment, ils doivent choisir une scène, ils peuvent l’adapter, l’interpréter, mais le public doit retrouver le texte original.
C’est un vrai défi : ils ont à peine 3h pour imaginer leur interprétation, se mettre en scène, apprendre le texte par cœur, intégrer les personnages et être prêts à jouer devant un public.
L’après-midi est dense, et quelques pointes de fatigue et d’inquiétude se font ressentir, mais à 16h, ils sont prêts.
Et c’est devant le public constitué de leurs camarades de première Bachibac, de leurs enseignantes et des membres de la direction qu’ils présentent enfin leurs scénettes. Le succès est au rendez-vous, ils n’ont rien oublié et n’ont jamais aussi bien joué qu’en cette fin de journée, comme portés par cette merveilleuse énergie qu’ils ont tous contribués à créer.
C’est la deuxième fois que Tamara intervient dans notre établissement, et j’espère qu’elle reviendra encore très souvent. Cette activité marque un avant et un après dans l’année de la terminale Bachibac. Un grand apprentissage en découle, non seulement scolaire mais aussi, et surtout humain.
Je suis très fière du travail accompli ce jour-là par mes élèves, bravo à eux !
Mme Nicolas Céline
